Accessoires: pourquoi et comment les utiliser
Je voulais depuis un moment faire un article sur mes accessoires préférés, principalement parce que je pense que les accessoires en général ne reçoivent pas la reconnaissance qu’ils méritent. Moi la première, j’ai longtemps rechigné à m’en servir car quelque part je voyais leur utilisation comme la preuve d’un échec. “C’est parce que je suis incapable de faire cette posture que j’ai besoin de “tricher” pour y arriver.”. En bref, je voyais le fait d’avoir besoin d’aide ou d’assistance comme une marque de faiblesse et de vulnérabilité. Belle démonstration de la puissance de l’ego, n’est-ce pas!
Je pense être relativement souple et globalement assez tonique et pourtant certains asanas me sont encore difficiles à executer (j’entends par là, à tenir avec suffisamment d’aisance pour pouvoir y respirer pleinement). D’autres me font peur; utiliser des accessoires pour assister ces postures effrayantes permet de pouvoir ressentir les sensations de la posture, tout en se sentant soutenu. A termes, la peur s’estompe. Les accessoires permettent de faciliter l’apprentissage, ou bien de soutenir notre corps quand c’est nécessaire. Et ça peut être nécéssaire pour certaines postures comme ça peut être nécessaires certains jours. Nous ne sommes pas des machines, on ne peut pas attendre de notre corps qu’il soit capable de la même chose quelque soit notre niveau de fatigue, de stress, notre âge etc…
Il m’a fallu plusieurs années de pratique pour commencer à me défaire de cette façon de penser - bien ancrée dans ma tête de française qui ne sait pas voir l’échec comme une étape indispensable et qui permet d’aller de l’avant - et pour accepter le fait que la pratique du yoga n’a pas pour but d’arriver à tous prix à se tordre dans tous les sens. C’est une pratique qui a pour but de créer de l’espace dans notre corps, de l’équilibre, et par conséquent une paix intérieure. Peu importe que cela nécessite des accessoires. Tant mieux s’ils peuvent nous aider à créer plus d’espace et un meilleur équilibre! Ces accessoires sont bienveillants - mais notre ego est, lui, souvent dans le jugement.
Briques
J’aime utiliser des briques dans les postures retournées ou inversées comme parivrrta trikonasana (triangle inversé) ou parivrtta ardha chandrasana (demi-lune retournée). J’ai toujours eu du mal à garder mes hanches alignées, du coup utiliser une brique dans ces postures difficiles me permet de me concentrer sur mes hanches.
Parivrrta trikonasana: modification avec une brique
- Depuis tadasana (pose de la montagne), faire un grand pas un arrière avec la jambe gauche (pour commencer).
- Tourner le pied arrière de façon à former un angle d’environ 45 degrés par rapport à l’alignement du pied avant, qui pointe vers le devant du tapis.
- Veiller à garder les jambes tendues et les hanches alignées avec le haut du tapis.
- Déposer la brique à droite du pied avant.
- Sur une inspiration, se pencher en avant en gardant la colonne vertébrale bien droite. Le devant et l’arrière de la colonne sont de la même longueur (le dos n’est pas arrondi).
- Sur une expiration, amorcer une rotation du torse vers la droite et déposer la main droite sur le sacrum. De cette façon on peut sentir si nos hanches sont toujours alignées (la main devrait être bien à plat).
- Déposer la main gauche sur la brique, bras gauche tendu.
- S’appuyer sur la brique avec la main gauche afin de tourner plus vers la droite. La ligne formée par l’avant de la ceinture scapulaire devrait faire face au côté droit en étant sur le même plan (sagittal).
A chaque inspiration chercher a allonger la colonne vertébrale vers l’avant, en créant de l’espace entre chaque vertèbre.A chaque expiration accroître l’angle de rotation de la colonne en poussant sur la brique.
Sangles
Je suis hyper mobile dans plusieurs endroits mais s’il y a bien un endroit où je manque cruellement de souplesse, ce sont bien mes ischio-jambiers. Avant que je ne commence le yoga, j’étais incapable de garder mes jambes tendues en dandasana! Utiliser une sangle m’a beaucoup aidé à étirer le derrière de mes jambes et m’a donné quelques centimètres supplémentaires qui m’on permis d’avoir un point d’attache et de pression. À la longue, je suis arrivée a attraper mes orteils sans sangle, mais il m’a fallu environ 2 ans pour en arriver là.
Roue de yoga
Je viens juste de commencer à jouer avec cet accessoire là. J’avais vu quelques personnes l’utiliser sur instagram, en particulier pour les flexions arrière. La semaine dernière, je suis allée à un cours de Dharma wheel (roue de yoga) où la prof nous a enseigné comment utiliser cet accessoire pour soutenir des flexions arrière. Grâce à cette roue je suis arrivée à faire mon premier équilibre sur le menton sans risquer de me faire mal. Elle m’a aussi aidée avec mon pincha mayurasana - jambes en scorpion car j’ai pu reposer mes pieds sur le dessus de la roue.
Ganda Bherundasana: modification avec une roue de yoga
- commencer à 4 pattes sur le sol, la roue devant soi, entre les mains.
- déposer son sternum contre la roue et commencer a avancer en faisant rouler la roue le long de son torse. Les mains ne bougent pas, seules les épaules avancent (comme en chaturanga).
- une fois la roue au niveau du bas ventre et le menton sur le sol, utiliser la force des bras et des abdominaux pour lever les jambes.
- attention, le poids du corps est soutenu par les bras et non pas par le menton.
- commencer jambes tendues et si vous vous sentez à l’aise, pliez les genoux, engagez vos quadriceps et amorcer votre flexion arrière.
- une fois stable dans cette position, contracter ses abdominaux pour soutenir la posture sans s’appuyer sur la roue.
Bolsters
Si vous pratiquez le yin yoga, vous savez forcément apprécier le soutien qu'apport un bolster. Qu'il s'agisse d'aider vos pectoraux à s'étirer - en plaçant le bolster sous vos omoplates - ou de donner un peu de mou à vos ischio-jambiers, le bolster est de loin le plus confortable des accessoires.
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