Je suis quelqu’un de très extraverti et qui adore communiquer et partager, en particulier sur les sujets qui me passionnent. Depuis que j’ai commencé à pratiquer le yoga, j’avoue que j’ai tendance à recommander cette pratique à… à peu près tout le monde! Car je suis convaincue que chacun peut y trouver quelque chose de positif. 

Lorsque je parle du yoga autour de moi - principalement a des personnes qui n’ont jamais essayé - je me heurte toujours aux mêmes réponses. Beaucoup de gens semblent avoir envie d’essayer - car les bienfaits du yoga ne sont plus à prouver - mais la plupart pensent que ce n’est pas pour eux. Chers yoga-sceptiques, voici les 4 préjugés sur le yoga que j’ai le plus souvent entendus, ainsi que mon humble tentative de démenti par l’exemple.

1. Il faut être souple pour faire du yoga (et je suis raide comme un baton)

Laissez-moi donc vous poser une question. Faut-il être propre pour prendre une douche? Ça semble stupide comme question, non? Et bien c’est pareil pour le yoga. Pratiquer une activité sérieusement, régulièrement et avec une intention de progresser permet de s’améliorer. Le manque de souplesse n’est pas une fatalité!

C’est d’ailleurs plus compliqué de pratiquer le yoga quand on est déjà “naturellement” souple avant même de commencer (car on a tendance à compter sur sa souplesse et négliger sa force, et c’est comme ça qu’on se blesse. Or tout n’est que question d’équilibre entre les deux). Le yoga permet - entre autre - d’accroître sa souplesse car la pratique physique vise à s'étirer et créer de l’espace dans son corps. Pratiquer régulièrement permet également de comprendre comment son corps fonctionne.

Croyez-moi, j’ai pris des cours de danse de l’âge de 12 ans à l’âge de 19 ans et JAMAIS je n’ai réussi à toucher le sol en gardant les jambes tendues. Jamais. Je pensais simplement que mon corps n’était pas capable de se plier dans ce sens là. Et ma prof de danse n’étais pas forcément la meilleure des pédagogue… Plus de 10 ans plus tard, au bout d’à peine 3 mois de yoga, je pouvais toucher mes pieds.

Qu’est-ce qui a changé en 10 ans? Je n’ai certainement pas gagné en souplesse en restant assise sur une chaise 8 heures par jour! J’ai simplement compris certains mécanismes du corps et j’ai travaillé correctement avec ce qui m’était accessible. J’ai compris qu’il ne s’agit pas d’attraper ses orteils à tout prix, mais de trouver le bon angle, la bonne inclinaison du bassin. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il s’agit dans cette posture d’allonger son bas du dos. Et non pas de se plier en deux en se courbant jusqu’à atteindre ses orteils ou ses chevilles. J’ai passé des mois à travailler pour gagner quelques millimètres. J’étais droite comme un baton là où d’autres semblaient pouvoir s’endormir la tête sur leurs genoux.

Je n’avais aucune attente car j’étais encore persuadée de ne jamais y arriver vraiment. Je n’avais rien à perdre! Puis les millimètres sont devenus des centimètres, et un jour, alors que la prof nous encourageait à ne pas nous comparer aux “gens souples dans la salle”, j’ai réalisé qu’elle parlait en fait de moi. J’étais devenue un “gens souple”. Ça me surprend d’ailleurs toujours quand on dit ça de moi!

2. Le yoga? C’est pour les mous

J’avoue, j’étais la première à penser ça. Je suis compétitive et j’adore battre mes propres records (toutes proportions gardées). J’ai aussi été élevée dans une famille où on félicite la performance. Quoi qu’il en coûte, il faut être la meilleure partout et tout le temps. J’aurai certainement l’occasion d’écrire à ce sujet un peu plus tard.

Toujours est-il que pour moi, avant d’essayer, le yoga était une vaste blague. Rester assise et se torde dans tous les sens n’avait rien d’une performance, ne brulait aucune calorie et n'était en somme qu'une perte de temps. Je pense pouvoir dire sans trop m’avancer que je n’avais rien compris!

La première erreur est de penser que le yoga est un sport. Ce n’est pas un sport, c’est une pratique à la fois physique et mentale. La pratique physique est d’ailleurs principalement là pour canaliser notre énergie et nous permettre d’accéder à la pratique mentale. Ce n’est pas une compétition. Il ne s’agit pas de performance mais de bien-être, et c’est là toute la différence. Ces postures magnifiques et à première vue inaccessibles qu’on trouve sur Instagram ne sont qu’un instant, une image statique capturée qui ne décrit en rien le travail et la l’évolution du yogi et de sa pratique. Ce qui est d’ailleurs dommage car c’est bien là le plus intéressant.

Aujourd’hui, quand je rencontre des gens qui pensent que le yoga c’est nul et qu’on s’ennuie en cours, je leur propose de venir avec moi à un cours de rocket yoga. C’est généralement là qu'arrive l’excuse du “je ne suis pas souple”. Ce à quoi je réponds que ce n’est pas un problème car la prof donne toujours des alternatives à chaque pose.

Généralement, ce préjugé là est le plus simple à clarifier, car il suffit d’essayer une fois un flow dynamique pour raviser son jugement. Bien sûr ça ne signifie pas que tous les types de yoga sont intenses et dynamiques, mais si la raison pour laquelle vous avez peur d’essayer, c’est parce que vous avez peur de vous ennuyer ou de ne pas trouver de challenge assez intéressant, sachez que le yoga comprend une variété de styles, que certains sont très statiques et plutôt méditatifs, et d’autres sont extrêmement dynamiques. Vous ne vous ennuierez pas!

3. Moi, le OM, tout ça, j’y crois pas

Alors qu'effectivement le débat pour définir si le yoga est religion est toujours d'actualité, le yoga tel qu'on l'entend en occident (Hatha yoga) couvre majoritairement la pratique physique. A moins de chercher délibérément à pratiquer un yoga plus spirituel, rassurez-vous, votre cours du dimanche matin n'est en rien l'équivalent d'une messe. Aussi, quand bien même la pratique du yoga implique des chants et des mantras dédiés à des dieux Hindu, est-ce vraiment une religion si l'intention du yogi n'est pas de prier ou célébrer un quelconque dieu pendant sa pratique?

Le yoga tel qu'il est largement enseigné en occident prône plutôt une approche, une philosophie de vie. Cela dit, j'ai déjà été confrontée à une situation où, alors que je cherchais un lieu pour organiser une retraite de yoga, les propriétaires dudit lieu (une association chrétienne) m'ont répondus qu'ils ne souhaitaient pas accueillir de retraite de yoga, du fait du caractère religieux de la pratique.

Comme dirait ma mère "les choses ont l'importance qu'on leur donne", et autant avoir une intention lorsqu'on pratique est primordiale, celle-ci n'a en rien besoin d'être divine. Certaines pratiques incluent des chants et des mantras. Libre à vous de ne pas choisir ces cours là. Ou bien libre à vous de ne pas les réciter - personne ne vous en tiendra rigueur, car à quoi bon forcer les gens à réciter par coeur des mots dans une langue qu'ils ne parlent pas, s'ils ne comprennent pas le sens ou ne sont même pas d'accord avec ce qui est dit.

4. Je vais être le seul mec

Je ne vais pas vous mentir: c'est probable. Mais est-ce vraiment un problème? Ceci dit, j'ai remarqué que de plus en plus d'hommes fréquentent les cours auxquels je vais. J'ai personnellement fait découvrir le yoga à quelques amis et la majorité ont adoré (alors qu'au départ ils étaient vraiment très sceptiques). Certains continuent de pratiquer aujourd'hui sans que j'ai besoin de leur proposer de venir avec moi.

J'ai remarqué qu'il y a souvent plus d'hommes aux cours de hot yoga, yoga bikram, ou encore Power yoga. Peut être parce que ces types de yoga semblent de prime abord moins portés sur/contraints par la souplesse? Quoi qu'il en soit, c'est une fausse excuse. Le yoga s'adresse à tout le monde, quel que soit votre sexe, genre ou orientation sexuelle. Sans discrimination d'âge, taille, culture, morpho-type... Mes profs viennent de pays différents, ont des styles de vie différents, des âges différents. La seule chose qu'ils ont en commun c'est cette bienveillance et cette envie de la partager.