Formation: deuxième semaine

Formation: deuxième semaine

Ma formation | Dimanche 14 Octobre 2018
CyrièlePar Cyrièle

La deuxième semaine de ma formation se termine aujourd’hui et j’ai du mal à croire que tout sera terminé fin de semaine prochaine. J’ai l’impression de n’être qu’au début du chemin et j’ai envie d’apprendre encore plus. Cependant je pense que j’ai aussi besoin de temps pour digérer tout ce qui m’a été enseigné, et de le vivre au quotidien. Cette deuxième semaine a été différente de la première. On se connait mieux les unes les autres et notre routine s’est mise en place: réveil à 6h du matin, pratique d’asana de 6h30 à 8h30, pranayama et méditation de 9h à 10h, petit déjeuner puis le reste des cours. Ça me fait de la peine de penser que très prochainement je ne verrai plus mes copines tous les jours. Enfin, on nous a aussi appris que l’attachement est une bonne chose si tant est qu’on sache laisser les choses - ou les gens - s’en aller :)

On se sent physiquement plus fatigué et notre ego est mis à rude épreuve. Quelques personnes souffrent de douleur au dos, au cou, au pied, ou en ce qui me concerne, à l’épaule, et on a tous senti les effets de la pratique quotidienne au travers de courbatures. Malgré tout, tout le monde est présent aux cours, et on en profite pour tester les différentes modifications que l’on a apprises la semaine dernière, ce qui nous permet de continuer à pratiquer. J’ai d'ailleurs réservé un massage aujourd’hui et j’ai vraiment hâte. J’ai aussi remarqué les effets d’un régime végétarien sur mon organisme. La nourriture à Sampoorna est délicieuse. Enfin, il faut aimer les légumes c’est certain. Et en dépit de la grosse quantité de fibres que l’on ingurgite quotidiennement, j’ai noté que je n’ai jamais ressenti de fatigue liée à la digestion, je ne me suis jamais sentie lourde après un repas et mon système digestif habituellement capricieux ne s’est jamais aussi bien porté (et croyez-moi, c’était la plus grosse de mes craintes avant de venir en Inde). Le weekend, on mange à l’extérieur du centre et généralement on s’accorde un verre de vin ou deux, quelques cheese nans et de la viande. C’est le second weekend que je fais ça et je peux immédiatement sentir la différence dans la qualité de mon sommeil. Je ne suis pas certaine pour autant d’arrêter le vin, les produits laitiers et la viande à mon retour à Londres mais c’est définitivement quelque chose à laquelle je vais réfléchir maintenant que j’ai pu sentir la différence.

Depuis le début de la semaine nous pratiquons le Mysore, ce qui signifie que nos cours d’ashtanga ne sont pas guidés par un prof. Notre prof et les karma yogis nous aident en ajustant nos postures. C’est incroyable à quel point un bon ajustement peut tout changer et peut aider à aller plus loin dans une posture, là où jamais on aurait pensé pouvoir aller. L’autre jour, Martin m’a aidé avec Utthita Hasta Padangustasana et soudain j’ai réalisé tout l’espace qui m’était encore accessible. Bien sûr je suis incapable d’y arriver toute seule pour le moment, mais c’est un objectif à travailler. De la même façon la dernière fois j’ai presque pu mettre mon menton au sol - aplatie comme une crêpe - pendant Upavista konasana. Cette posture aura toujours une place toute particulière pour moi car il y 4 ans de cela je ne pouvais même pas m’asseoir en préservant un angle à 90 degrés. Mes ischio-jambiers étaient tellement raides! Je ne faisais pas de yoga à l’époque mais je suivais des cours de fitness tous les jours et du coup, je m’étirais après chaque séance sans forcément chercher à m’assouplir, simplement pour éviter les courbatures. Un jour je me suis rendue compte que non seulement je pouvais m’assoir et me tenir droite, mais je pouvais également me pencher en avant au point d’avoir mes coudes sur le sol. Je me rappelle m’être dit “OMG! En fait, s’étirer, ça fonctionne! Je suis pas condamnée à être raide comme un piquet!”. Du coup l’autre jour quand un des profs s’est littéralement allongé sur mon dos et que j’ai pu plier sous son poids, ça m’a fait sourire et j’ai pris quelques longues respirations.

Les cours d’anatomie commencent à devenir assez compliqués. On apprend les principaux muscles dans le corps et croyez-moi, il y en a beaucoup. On a seulement parcouru des pieds aux abdos et mon cerveau est prêt à exploser tant il y a de choses à retenir. Si vous lisez ceci parce que vous pensez à faire votre formation de prof de yoga, je vous conseille fortement de venir avec un livre ou une app d’anatomie car les photocopies noir et blanc qui vous seront fournies ne vous aideront surement pas à visualiser clairement la forme, l’endroit, l’origine et l’insertion des différents muscles. Mais malgré le fait que ça ne soit pas simple, j’adore l’anatomie. Tout est tellement plus logique une fois qu’on comprend comment c’est fait. La philosophie aussi commence à être devenir plus complexe et la difficulté réside dans le fait qu’on doive apprendre par coeur le sanskrit pour chaque branche et valeur. Je me sens un peu à la bourre en philosophie étant donné que je n’ai pas fait l’effort de retenir les noms, mais j’ai suivi assidûment les cours et explications de chaque branche. J’avoue compter pas mal sur ma bonne mémoire habituelle pour rattraper mon retard aujourd’hui.

Enfin, nous avons commencé à enseigner des flows de 20min. Je pense que les cours d’enseignement sont ceux où tout le monde a fait le plus de progrès en seulement une semaine. On a commencé avec un flow de 5min, puis 15min et maintenant 20. Après chaque cours que nous donnons, on reçoit un feedback des élèves à qui on a enseigné, ce qui est vraiment super étant donné que c’est difficile de juger si nos indications sont claires et si le timing est bon vu qu’on ne fait pas le flow avec eux. J’ai eu du mal à trouver le bon timing et mon deuxième cours n’était vraiment pas top: j’attendais trop longtemps dans chaque postures (le saviez-tu? 5 respirations c’est en fait vachement plus rapide quand tu ne fais pas le flow) et mes indications étaient un peu trop hésitantes, ce qui est perturbant pour les étudiants qui ont besoin d’anticiper un minimum afin de pouvoir apprécier le flow. Je me suis concentrée sur ces aspects et apparemment mon troisième essai était déjà bien meilleur! J’adore enseigner. Je trouve ça stimulant et j’adore l’idée d’aider les gens à se relaxer et prendre conscience de leur corps. Je sais à quel point le yoga peut avoir un impact dans la vie des gens étant donné l’impact que ça a eu dans la mienne, et savoir que je peux aider certaines personnes à trouver ne serait-ce qu’une once de sentiment de paix intérieure me donne l’impression de faire quelque chose d’utile et d’aider les gens. Pour la semaine prochaine nous devons élaborer un nouveau flow de 20min, ensuite mon examen aura lieu mercredi après-midi. Je suis la première personne de mon groupe à passer et je ne suis pas certaine de savoir si c’est une bonne chose ou pas…

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